Heliopyge helios

 

Heliopyge helios une espèce très rare du Dévovien Supérieur de Belgique. Elle a été décrite par de rares céphalons et des pygidias en Belgique tandis qu'une forme française, connues par quelques pygidia seulement, semble être plutôt une nouvelle espèce d'"affinité helios" (MORZADEC 1983), très voisine de la forme belge.

Sans surprise, je ne vous présente donc "qu'un" pygidium, mais à ce jour, je n'ai pas connaissance de spécimens complets.

 

Description du spécimen :

  • Pygidium isolé, positif et négatif.
  • Sur gangue.
  • Taille totale : 18 mm
  • Dévonien Supérieur - Frasnien.
  • Belgique.

 

Vue ventrale du positif.
Vue dorsale du négatif.

 

Diagnose :

 

Ordre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Phacopida

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SALTER 1864

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Occurrence : de l'Ordovicien inférieur (Tremadoc) au Dévonian supérieur (Famennien).

  • Céphalon : Proparial (Phacopina et Cheirurina), gonatoparial (Calymenina) ou opisthoparial (Calymenina). Doublure dépourvue de terrasses cuticulaires concentriques.
  • Aire préglabellaire souvent courte ou absente.
  • 4 paires ou moins de sillons glabellaires (parfois fusionnés).
  • Yeux : si présents, type schizochroal (Phacopina) ou holochroal (Cheirurina et Calymenina).
  • Avec plaques rostrales (Calymenina et Cheirurina) ou sans (quelques Phacopina).
  • Hypostome coïncident (tous les sous-ordres), parfois suspendu (quelques Phacopina du dévonien).
  • Carapace généralement granuleuse.
  • Thorax : 8 – 19 segments, parfois distinctement sillonnés.
  • Axis parfois large (Homalonotidae).
  • Pygidium: Typiquement micropygidial (la plupart des Calymenina et des Phacopina), mais variable (par ex. subisopygidial chez Dalmanitoidea et Acastoidea).
  • Peut être lobé ou épineux (Cheirurina, quelque Dalmanitoidea, Acastoidea), ou à terminaison arrondie, avec une forme ronde ou subtriangulaire (Calymenina, Phacopoidea).

Sous-ordre

 

 

 

 

 

Phacopina

 

 

 

 

 

STRUVE 1959

 

 

 

 

 

  • Céphalon : Sutures faciales propariales parfois fusionnées, supramarginales ou marginales en avant de la plaque rostrale.
  • Glabelle s'étendant en avant.
  • Yeux schizochroaux.
  • Hypostome coïncindent, parfois suspendu.
  • Plaque rostrale (parfois absente).
  • Epines génales parfois.
  • Thorax : Généralement 11 segments (10 chez Hollardops).
  • Plèvres présentant des sillons et des facettes articulaires.
  • Extrémités pleurales arrondies, anguleuse ou épineuses.
  • Pygidium : généralement plus petit que le céphalon (mais subisopygidial chez Dalmanitoidea et Acastoidea), à bord lisse ou épineux.

Super-famille

 

 

Acastoiedea

 

 

DELO 1935

 

 

Souvent similaires d'allure générale aux Phacopoidea via une évolution convergente, mais différences portant notamment sur la glabelle.
  • Céphalon : Sillons céphaliques axiaux légèrement à modérément divergents.
  • Lobes glabellaires anterieurs et sillons glabellaires généralement non fusionnés (bien que les sillons puissent être indistincts).
  • Yeux typiquement distants des sillons céphaliques postérieurs, mais pas non plus franchement antérieurs.
  • Larges impressions musculaires auxillaires situées juste en arrière du sillon marginal antérieur, de contour triangulaire.
  • Largeur maximum de la glabelle adjacente aux sillons préglabellaires.
  • Région moyenne de la glabelle dépourvue d'impressions musculaires.
  • Bordure céphalique avec "épaulement".
  • Course convexe latéralement de la bordure génale topographiquement distincte de la courbure de la bordure axiale.
  • Thorax: Terminaisons pleurales émoussées, arrondies ou angulaires, parfois épineuses.
  • Pygidium: Micropyge à subisopyge.
  • Parfois épineux (sous la forme d'épines marginales).
  • Axis pygidial avec sillons transverses apodémal des anneaux antérieurs profonds, et transition abrupte à des sillons transverses d'anneaux en postérieur peu profonds.
  • Diminution coïncidente de l' angle de convergence des sillons axiaux.

Famille

 

 

 

 

 

Acastidae

 

 

 

EDGECOMBE 1993

 

 

 

 

  • Céphalon : Semi-circulaire à subtriangulaire.
  • Bordure céphalique étroite en avant de la glabelle.
  • Sillons dorsaux légèrement à modérément divergents.
  • Sillons glabellaires antérieurs (S3) simples.
  • Sillons médians (S2) modérément profonds.
  • Sillons postérieurs (S1) marqués.
  • Lobes glabellaires latéraux L2 et L3 généralement fusionnés distalement.
  • Champ "musculaire accessoire" possédant parfois des callosités ou calluses (Acastinae).
  • Yeux typiquement distants des sillons postérieurs des joues.
  • Hypostome trapu.
  • Pygidium : Micropyge à subisopyge.
  • Trapu.
  • Semi-circulaire ou subtriangulaire.
  • Courte épine postérieure présente.

Sous-famille

Asteropyginae

DELO 1935

Traditionnellement incluses dans la famille Dalmanitidae, elle est aujourd'hui incluse dans les Acastides. Trilobites majoritairement benthiques.

  • Céphalon : Ressemble superficiellement au dalmanitide Dalmanitides BARRANDE 1853.
  • Glabelle élargie frontalement et incisée par trois paires de sillons glabellaires latéraux.
  • Yeux généralement de grande dimension.
  • Pointes génales plus ou moins développées et souvent en continuité avec la partie postérieure du bord du céphalon.
  • Pygidium : Rachis ne se développant jamais sur la région postérieure de la bordure pygidiale.
  • Généralement 5 paires d'épines latérales (plus rarement 4 ou 6).
  • Epine caudale de forme et de longeur très variable.

Genre

 

Heliopyge

HAAS & MENSINK 1970

Genre se différenciant de Néocalminia PILLET 1969 (au sein duquel il représentait intialement un sous-groupe à sa création) essentiellement par :
  • Pygidium : 5 paires de "perforations" interpleurales.
  • 5 paires d'épines latérales généralement bien développées, parfois même très longues.

Espèce

helios

RICHTER & RICHTER 1926

  • Pygidium : 10 anneaux à fort tubercule médian.
  • Cinq paires de côtes pleurales à large perforation pygidiale complète.
  • Epines marginales très longues et grêles.
  • La 5ème paire d'épines maginales et l'épine médiane sont beaucoup plus courtes que les autres paires.

 

Clichés complémentaires :

 

Etude similaire en noir et blanc
Etude similaire en noir et blanc

 

Schéma-type du pygidium de Heliopyge n.sp. aff. helios (d'après P. Lebrun, 2002)

 

 

Quelques précisions et remarques sur Heliopyge:

- Heliopyge helios a une forme synchrone en Bretagne, Heliopyge n. sp. aff. helios (Morzadec 1983). Là encore, il s'agit en France d'un matériel peu abondant et souvent déformé.

- La différenciation entre les différentes espèces d'Heliopyge passe principalement par le pygidium, du fait des variations des épines latérales. On retiendra pour les collecteurs de Creuzon que deux sous-espèces apparaissent néanmoins très similaires sur un même site de collection : H. renaudae MORZADEC 1969 et H. troaonensis MORZADEC 1983. Les épines latérales pygidiales sont légèrement courbes et plus longues pour la première espèce, avec un céphalon ogival et de plus grandes surfaces occulaires.

- LIEBERMAN & KLOC (1997) ont proposé, sur des critères d'analyse cladistique, de réviser certaines espèces d'Heliopyge en Hallandclarkeops LIEBERMAN & KLOC 1997, notamment Heliopyge troaonensis MORZADEC 1969 sur les bases du schéma de P. MORZADEC . Cette révision n'est pas considéré comme valide ici, en l'absence d'une étude plus approfondie.

 

Références :

LIEBERMAN B. & KLOC G. 1997. Evolutionary and biogeographic patterns in the Asteropyginae (Trilobita, Devonian) DELO 1935. Bull. Am. Mus. Nat. Hist. 232 : pp. 1 - 127.

MORZADEC P. 1969. Le dévonien de la rive nord de la rivière Faou (Finistère). Etude stratigraphique, étude des trilobites. Bull. Soc. géol. minér. Bretagne, 1968 : pp. 1 - 58. Rennes.

MORZADEC P. 1983. Trilobites du Dévonien (Emsien-Famennien) de la Rade de Brest (Massif Armoricain). Paleontograph. Abt. A 181 (4 - 6) : pp 103 - 184.

 

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