Salterocoryphe salteri

 

Un trilobite de l'ordovicien du Portugal. Ce specimen aurait pu être "classique" si sa granulation avait été plus marquée, ce qui en a rendu l'identification plus délicate.

Salterocoryphe salteri est un trilobite de distribution française (W france) et ibérique, retrouvé du Llanvirn ou Llandeilo. Il fait partie du genre Salterocoryphe qui recouvre les espèces suivantes : Salterocoryphe salteri (ROUAULT 1851), Salterocoryphe sampelayoi HAMMAN 1977 de la Sierra Morena, Salterocoryphe n. sp. aff. sampelayoi HAMMAN 1977 d' "Alisedas" (Asturies), et Salterocoryphe lusitanica THADEU1949 de la Péninsule Ibérique.

 

 

Description du spécimen :

  • Presque complet, sur gangue.
  • Bord tout antérieur du céphalon manquant ainsi que du dernier anneau rachidien thoracique.
  • Test très peu granuleux.
  • Ordovicien.
  • Valongo, Portugal.
  • Taille : 72 mm.

 

Diagnose :

 

Ordre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Phacopida

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SALTER 1864

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  • Céphalon : Proparial (Phacopina), gonatoparial (Calymenina et Cheirurina) ou opisthoparial (Calymenina). Doublure dépourvue de terrasses cuticulaires concentriques.
  • Aire préglabellaire souvent courte ou absente.
  • 4 paires ou moins de sillons glabellaires (parfois fusionnés).
  • Yeux : si présents, type schizochroal (Phacopina) ou holochroal (Cheirurina et Calymenina)
  • Avec plaque rostrale (Calymenina et Cheirurina) ou sans (quelques Phacopina)
  • Hypostome coïncident (tous les sous-ordres), parfois suspendu (quelques Phacopina du dévonien).
  • Carapace généralement granuleuse.
  • Thorax : 8 – 19 segments.
  • Parfois distinctement sillonnés.
  • Axis parfois large (Homalonotidae).
  • Pygidium: Typiquement micropygidial (la plupart des Calymenina et des Phacopina), mais variable (par ex. subisopygidial chez Dalmanitoidea et Acastoidea), peut-être lobé ou épineux (Cheirurina, quelque Dalmanitoidea, Acastoidea), ou à terminaison arrondie, avec une forme ronde ou subtriangulaire (Calymenina, Phacopoidea).
Sous-Ordre Calymeninæ SWINNERTON 1915

Trilobites généralement de taille moyenne.

  • Céphalon : Semi-circulaire, sub-triangulaire ou sub-trapézoïdal.
  • Gonatoparial (ou rarement opisthoparial : bathychéilides et homalonotides primitifs).
  • Ceinturé ou non par une bordure.
  • Glabelle rétrécie frontalement, trapézoïdale ou en forme de cloche.
  • Jusqu'à 4 paires de sillons glabellaires de profondeur variable.
  • Une paire d'impressions musculaires, en position alaire, jouxtant les lobes préoccipitaux.
  • Extrémité interne des sillons S1 (préoccipitaux) bifurquée ou munie d'une impression musculaire.
  • Yeux holochroaux, souvent petits.
  • Hypostome coïncindent, sub-rectangulaire. Petites ailes antérieures.
  • Plaque rostrale.
  • Thorax : Rétréci caudalement.
  • Généralement 13 segments (11 – 13) étroits;
  • Plèvres à terminaison distale arrondie.
  • Pygidium : Taille moyenne.
  • Elliptique ou triangulaire.
  • Nombre variable de segments.
  • Absence d'épine marginale.

Famille

 

Calymenidæ

 

BURMEISTER 1843

 

  • Céphalon : Semi-circulaire et convexe.
  • Glabelle en forme de cloche ou parabolique
  • Glabelle élargie au niveau de l'anneau occipital ou des lobes préoccipitaux.
  • 2 à 4 paires de sillons latéraux.
  • Lobes latéraux se réduidant en taille progressivement vers l'avant et tendant à être isolé par de profonds sillons (les lobes L2 et L3 peuvent être papilés).
  • Sillons dorsaux profonds.
  • Lobes occulaires de petite taille, localisés au niveau des lobes L2 ou L3.
  • Crêtes oculaires faiblement marquées (lorqu'elles existent).
  • Bordure céphalique marginale bien définie.
  • Aire frontale de dimensions variables se prolongeant parfois en épine.
  • Sutures de jonction convergeant vers l'arrière.
  • Doublure recourbé sous les bords, ne les dépassant pas à l'intérieur.
  • Hypostome allongé sagittalement, à corps central subovalaire.
  • Lobe postérieur hypostomal en forme de croissant.
  • Ailes hypostomales antérieures grandes.
  • Thorax : 12 ou 13 segments.
  • Axis convexe.
  • Sillons articulaires et trous apodémaux profonds.
  • Pygidium : Rachis atteignant presque la bordure postérieure.
  • Rachis fortement courbé en arrière et latéralement.

Sous- famille

Colpocoryphiinæ

HUPÉ 1955

  • Céphalon : Semi-circulaire à semi-elliptique, beaucoup plus large que long.
  • Bordure présente antérieurement seulement, très étroite, en contact avec la glabelle, fortement concave en bas sur les côtés.
  • Glabelle considérablement rétrécie antérieurement, avec des bords légèrement convexes et un bord antérieur tronqué.
  • Sillons périglabellaires nets et plutot profonds.
  • 2 à 4 paires de sillons glabellaires lateraux.
  • Yeux généralement très antérieurs.
  • Lobes oculaires particulièrement petits, peu élevés au-dessus des genæ et interrompant à peine la ligne des sutures faciales.
  • Crêtes oculaires basses possibles.
  • Fixigenæ très larges (tr.).
  • Portions postérieures des sutures faciales formant une courbe régulièrement convexe qui coupe le bord postérieur du céphalon près des angles génaux.
  • Suture rostrale apparente sur le bord antérieur.
  • Thorax : Axis modérément large, bien défini.
  • Pygidium : Transversalement elliptique ou sub-triangulaire, plus large que long.
  • Trilobation distincte.

Cette sous-famille est représentée par deux genres : Colpocoryphe et Salterocoryphe (Plaesiacomia a été reclassé avec les Kerfonellinae).

Genre

Salterocoryphe

HAMMANN 1977

  • Céphalon : glabelle pentagonale.
  • Sillons dorsaux à convergence antérieure marquée.
  • 3 à 4 paires de sillons latéraux.
  • Aire prégalbellaire courte (sag.) et convexe, bien délimitée avec la glabelle par un sillon profond.
  • Pygidium : Structures coaptatives plus ou moins développé.
  • Portion externe des plèvres présentant une segmentation visible.

Espèce

salteri

(ROUAULT 1851)

 

  • Céphalon : Glabelle étroite (tr.) avec bords latéraux légèrement concaves vers l'extérieur. La diminution en largeur est plus notable dans la partie antérieure.
  • Aire préglabellaire convexe.
  • Yeux pédonculés, dont les extrémités postérieures se trouvent au niveau de S2.
  • Pygidium : Rachis étroit (tr.), bien segmenté.
  • 10 à 11 anneaux rachidiens.
  • Plèvres divisées en 2 par un sillon de fermeture (structure coaptative).
  • 7 à 8 sillons perpendiculaires à la bordure pygidiale sur les portions externes des plèvres.
  • A l'exception des sillons et des surfaces articulaires, granulations couvrant l'ensemble du test.

 

Discussion :

 

Salterocoryphe et Colpocoryphe sont deux genres très proches, surtout dans leur mode d'enroulement. Mais sur le plan phylogénétique, Salterocoryphe est plus proche de Nesereutus. Salterocoryphe en diffère par une aire préglabellaire plus courte, redressée vers le haut et bombée, avec un pygidium dont les portions externes des plèvres montrent une segmentation plus nette tandis que Colpocoryphe présente une aire préglabellaire encore plus courte mais dirigée vers le bas, et des plèvres avec des portions externes lisses. La glabelle de Salterocoryphe présente généralement un rétrécissement vers l'avant plus net que Colpocoryphe associé à une concavité externe plus ou moins marquée dans sa portion antérieure alors que chez Colpocoryphe, cette portion présente plutôt une convexité externe. On notera aussi que Colpocoryphe présente des yeux situés plus en arrière et sur de plus volumineux pédoncules oculaires.

HENRY décrit en 1980 dans le Massif Armoricain Saltecoryphe salteri salteri (ROUAULT) et Saltecoryphe salteri subsp. indet. qui présente un bord glabellaire antérieur plus arrondi, une aire préglabellaire plus grande (long.) et des pédoncules occulaires plus haut. RABANO ne retient néanmoins pas cette distinction devant la grande variété morphologique de la glabelle et de l'aire préglabellaire parmi les spécimens collectés.

Saltecoryphe salteri se différencie principalement de S. lusitanica par la présence d'une granulation sur le test, par une glabelle plus étroite antérieurement notamment au niveau de S2.

Enfin, on retiendra que Calymene transiens VERNEUIL & BARRANDE 1856 collecté par ces auteurs dans le synclinal de Almadén est un synonyme de Saltecoryphe salteri.

Images complémentaires :

Vue frontale oblique gauche du céphalon. Flèche indiquant la zone résiduelle des granulations .
Détails des granulations.

 

Vue dorsale du céphalon. Glabelle.

 

Vues dorsales du pygidium.

Vue latérale du pygidium.

 

Références :

HAMMANN W. 1972. Neue Propare Trilobiten aus dem Ordovizium Spaniens. [New Proparian Trilobites from the Ordovician of Spain]. Senckenb. Lethaea, 53 (5) : pp 371 - 381. hb,

HAMMANN W. 1974. Phacopina und Cheirurina (Trilobita) aus dem Ordovizium von Spanien. Senckenb. Lethaea, 55 (1/5) : pp 1 - 151.

LEBRUN P. 2002. Trilobites de France. Tome I. Généralités sur les trilobites, Massif Armoricain (bretagne, Normandie, Vendée). Minéraux et Fossiles. Hors série N°14.

RABANO I. 1989. Trilobites del Ordovícico Medio del sector meridional de la zona Centroibérica española. Bol. geol. min. n° III, IV, V, VI. Vol. 100.

 

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