Eodalmanitina destombesi destombesi

 

Trilobite ordovicien connu en France, en Espagne et au Portugal, il s'agit d'un trilobite très fréquent. Le spécimen présenté a été récolté dans la province du Ciudad Real, en Espagne.

 

Description du spécimen :

  • Trilobite en vue dorsale, plat.
  • Posé sur sa gangue.
  • Quelques lentilles sont visibles à l'oeil droit, sous microscope.
  • Epine génale droite partielle et fragment d'épine pygidiale
  • Taille totale : 18 mm
  • Ordovicien moyen inférieur - Llandeilien.
  • Calzada de Calatrava.
  • Ciudad Real, Espagne.
  • NB : pas de négatif associé. très légère déformation du spécimen (cf. photo de gauche, non corrigée).

 

Vue de dessus, en lumière normale.
Vue de dessus, en lumière rasante, avec correction de la déformation tectonique.

 

Diagnose :

 

Ordre

 

 

 

 

 

 

 

 

Phacopida

 

 

 

 

 

 

 

 

SALTER 1864

 

 

 

 

 

 

 

 

  • Céphalon : Proparial (Phacopina), gonatoparial (Calymenina et Cheirurina) ou opisthoparial (Calymenina). Doublure dépourvue de terrasses cuticulaires concentriques.
  • Aire préglabellaire souvent courte ou absente.
  • 4 paires ou moins de sillons glabellaires (parfois fusionnés).
  • Yeux : si présents, type schizochroal (Phacopina) ou holochroal (Cheirurina et Calymenina)
  • Avec plaque rostrale (Calymenina et Cheirurina) ou sans (quelques Phacopina)
  • Hypostome coïncident (tous les sous-ordres), parfois suspendu (quelques Phacopina du dévonien).
  • Carapace généralement granuleuse.
  • Thorax : 8 – 19 segments.
  • Parfois distinctement sillonnés.
  • Axis parfois large (Homalonotidae).
  • Pygidium: Typiquement micropygidial (la plupart des Calymenina et des Phacopina), mais variable (par ex. subisopygidial chez Dalmanitoidea et Acastoidea), peut-être lobé ou épineux (Cheirurina, quelque Dalmanitoidea, Acastoidea), ou à terminaison arrondie, avec une forme ronde ou subtriangulaire (Calymenina, Phacopoidea).

Sous-ordre

 

 

 

 

Phacopina

 

 

 

STRUVE 1959

 

 

 

 

Trilobites de l'Ordovicien au Dévonien.

  • Céphalon : Sutures faciales propariales parfois fusionnées, supramarginales ou marginales en avant de la plaque rostrale.
  • Glabelle s'étendant en avant.
  • Yeux schizochroaux.
  • Hypostome coïncindent, parfois suspendu.
  • Plaque rostrale (parfois absente).
  • Epines génales parfois.
  • Thorax : Généralement 11 segments (10 chez Hollardops).
  • Plèvres présentant des sillons et des facettes articulaires.
  • Pygidium : généralement plus petit que le céphalon (mais subisopygidial chez Dalmanitoidea et Acastoidea), à bord lisse ou épineux.

Super-famille

Dalmanitoidea

VODGES 1890

  • Céphalon : Larges impressions musculaires auxillaires situées en arrière du sillon marginal antérieur.
  • Typiquement, présence de pointes génales.
  • Yeux mésiaux ou postérieurs.
  • Champ préglabellaire communément bien développé.
  • Absence de véritable sillon de fermeture céphalique.
  • Thorax : Variable, mais souvent avec extrémités pleurales épineuses.
  • Pygidium: Typiquement sub-isopyge.
  • Souvent épineux (épines terminale ou marginales).
  • Anneaux rachidiens bien marqués sur l'ensemble de l'axis.
  • Sillons axiaux avec angle de convergence simple et conformé.

Famille

 

 

 

 

 

Dalmanitidae

 

 

 

 

 

VODGES 1890

 

 

 

 

 

Dalmanitoïdes à exosquelette généralement peu bombé.
  • Céphalon : sillons galbellaires postérieurs S1 typiquement très marqués
  • Sillons médians S2 parfois réduits abaxialement.
  • Sillons antérieurs S3 profonds.
  • Yeux habituellement très développés et situés en position postérieures
  • Joues pourvues généralement de pointes génales en continuité avec le bord céphalique marginal.
  • Défaut des structures coaptatives.
  • Le champ "musculaire accessoire" peut-être absent (nombreux zéliskellines), réduit à sa partie postérieure à deux impressions antéro-latérales (nombreux dalmanitinines) ou à des impressions très développées (quelques zéliskellines, nombreux dalmanitinines.

Sous-famille

Dalmanitinae

CHAPMAN 1890

 

Genre

 

 

 

 

 

 

Eodalmanitina

[= mucronaspis]

 

 

 

 

 

HENRY 1965

 

 

 

 

 

 

  • Céphalon : pentagonal ou ogival.
  • Bourrelet céphalique frontal réduit terminé mésialement en une pointe obtuse.
  • Glabelle légèrement claviforme.
  • Sillons glabellaires bien marqués.
  • S2 n'aboutit pas jusqu'au sillon dorsal.
  • Yeux proéminents grands à très grands, réniformes, situés à proximité des sillons dorsaux.
  • Pointes génales aciculaires formant un angle prononcé avec la bordure céphalique latérale.
  • Thorax : Extrémités pleurales pointues et planes, incurvées vers l'arrière.
  • Pygidium : Petit, subtriangulaire.
  • Terminé par une longue épine effilée.
  • Axis comportant en général 8 ou 9 anneaux.
  • 5 paires de côtes.
  • Sillons interpleuraux peu marqués.
  • Doublure lisse et peu visible.

Espèce

 

 

destombesi

 

 

HENRY 1966

 

 

  • Céphalon : Glabelle claviforme.
  • Yeux très volumineux.
  • Bourrelets céphaliques latéraux très developpés.
  • pointes génales élargies (tr.), courtes et de section ovale.
  • Pygidium : Très longue épine pygidiale.

Sous-espèce

 

destombesi

 

HENRY 1966

 

  • 27 ou 28 files dorso-ventrales de lentilles, avec un maximum de 9 lentilles par files.

 

Clichés supplémentaires :

céphalon en fort grossissement, de face.
spécimen contrasté par retouches et N&B.
vue de profil.

 

Discussions :

1) Dicrano du Yahoo trilobite club m'a fait récemment remarqué que ni GUTIÉRREZ-MARCO J.C. 1999 et all., ni PILLET J.1990 n'avaient gardé la révision de Eodalmanitina en mucronaspis proposée par HAMMAN W. en 1974. Ceci est d'autant plus étonnant que JELL & ADRAIN 2003 confirment à la fois le genre Eodalmanitina et le genre mucronaspis sans pour autant en faire des synoymes. Je dirais qu'il faudrait en conclure que JELL & ADRAIN n'ont pas eu le temps de vérifier et de croiser les informations quant à la révision de ce genre, mais il est étonnant qu'il ne l'ait pas mis en synonymie... En attendant que cette contradiction soit levée par un "professionel", je laisse le genre en synonymie.

2) Eodalmanitina destombesi est représenté par deux sous espèces en France et dans la Pénisule Ibérique : E. destombesi destombesi et E. destombesi nava. La première est rapporté dans le Llandeilien supérieur, la seconde dans l'Abereiddien (Llanvirnien en ancienne nomenclature, comme rapporté par HAMMAN, 1974). La différenciation se fait par le dénombrement chez E. destombesi nava de 33 files de lentilles avec un maximum de 11 lentilles de petite taille (HENRY, 1980).

La taille du spécimen que je vous présente, d'après HAMMAN qui indique qu'un céphalon de plus de 7 mm peut dans 30 % des cas permettre le comptage des files de lentilles, n'aurait pourtant pas permis de préciser de quel type il s'agissait du fait de l'état de conservation insuffisant des surfaces occulaires. La sous-sous espèce a pu néanmoins être déterminée par la localité de collection du spécimen et l'âge de la formation, où E. destombesi nava n'a pas été recensé.

3) RABANO, reprenant et émendant la diagnose de Eodalmanitina selon HENRI 1965 et HENRI & NION 1970, donne 5 paires de côtes maximum au pygidium au lieu de "5 à 6 paires de côtes".

 

D'autres photos pour l'aide à la différenciation :

Les images suivantes sont tirées de HAMMANN W. 1974. Phacopina und Cheirurina (trilobita) aus dem Ordovizium von Spanien. Senckenb. Lethaea, 55 (1/5) : pp 1 - 151.

 

On comprend mieux les difficultés à différencier les deux sous-sous-espèces au vu de ces deux schémas. Même si les différences semblent reconnaissables ici, regardez à nouveau le céphalon de mon spécimen, et essayez de reconnaître même l'espèce ! ;)

 

Sinon, observez l'erreur d'évaluation initiale de la longueur de l'épine pygidiale, liée aux spécimens Espagnols, par rapport à l'image ci-dessous :

E. destombesi destombesi
E. destombesi nava

 

Synthétogramme de E. destombesi destombesi. (d'après P. Lebrun, 2001).

 

 

Spécimens de E. destombesi destombesi et E. destombesi nava présentés par W. Hammann.

Différents spécimens de E. destombesi destombesi récoltés par HAMMANN en Espagne, dans la même localité que le spécimen que je vous présente. J'ai gardé leur numéro de référence dans l'ouvrage.

 

Spécimen 77. SMF 24957. Longueur réelle : 18 mm
Spécimen 78. SMF 24958. Longueur réelle : 24 mm
Spécimen 79 avec hypostome. SMF 24956a. Longueur réelle : 17 mm

 

Spécimens 80 et 81. SMF 24959 et 4960. Longueur réelle de chaque pièce : 10 mm
Spécimen 82 (a, original). SMF 24962. Longueur réelle : 42 mm
Spécimen 82 (b, moulage). SMF 24962. Longueur réelle : 35 mm

 

Voici enfin E. destombesi nava.

 

Spécimens 83. SMF 24633. Longueur réelle : 30 mm
Spécimen 84. SMF 24634a. Longueur réelle : 10 mm
Spécimen 87. SMF 24637a. Longueur réelle : 29 mm

 

Spécimen 85 et 86. SMF 24635 et SMF 24636. Longueurs réelles : 14 et 12 mm

 

 

Spécimen vu sur le net :

J'ai trouvé par hasard ce spécimen sur internet, d'une taille exceptionnelle : 81 mm ! néanmoins, cela ne me permet pas de préciser la sous-espèce. La localité d'origine se trouve au Portugal. On notera l'absence d'épines génales ou pygidiale (section du pygidium sur ce cliché).

Eodalmanitina Destombesi. Valongo, Portugal. 3.25 inches. Propriété de Brent Lewis.

 

Références :

GUTIÉRREZ-MARCO J.C., ARAMBURU C., ARBIZU M., BERNÁRDEZ E., HACAR RODRÍGUEZ M.P., MÉNDEZ-BEDIA I., MONTESINOS LÓPEZ R., RABANO I.. & TRUYOLS Y VILLAS J. 1999. Revisión bioestratigrafica de las pizarras del Ordovicico Medio en el noroeste de Espana (zonas Cantábrica, Asturoccidental-Leonesa y Centroibérica septentrional). Acta Geologica Hispanica 34 : pp. 3 - 87.

HAMMANN W. 1974. Phacopina und Cheirurina (Trilobita) aus dem Ordovizium von Spanien. Senckenb. Lethaea, 55 (1/5) : pp 1 - 151.

JELL P.A. & ADRAIN J.M. 2003. Available generic names for Trilobites. Memoirs of the Queensland Museum 48 (2) : pp. 331 - 553.

LEBRUN P. 2002. Trilobites de France. Tome I. Généralités sur les trilobites, Massif Armoricain (bretagne, Normandie, Vendée). Minéraux et Fossiles. Hors série N°14.

PILLET J. 1990. La Faune des Ardoises D'Angers. Mem. Soc. Et. Sci. Anjou no.7.

RABANO I. 1989. Trilobites del Ordovícico Medio del sector meridional de la zona Centroibérica española. Bol. geol. min. n° III, IV, V, VI. Vol. 100.

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