Psychopyge elegans

 

Trilobite du Dévonien Marocain, voici l'une des merveilles que l'on doit aux nouvelles techniques de préparation. Il s'agit de l'un des plus beaux spécimens préparés à ce jour, et il a demandé des dizaines et de dizaines d'heures de travail pour pouvoir séparer chacune des épine céphalique, thoraciques et pygidiales.

Je suis particulièrement heureux de pouvoir mettre en ligne cette page car j'ai enfin pu accéder aux révisions faites en 1998 et en 2001 par Mr le Pr. P. Morzadec de Psychopyge et notamment de P. elegans. Initialement, Mr Morzadec a révisé P. elegans G. & H. TERMIER 1950 puis a ajouté en 2001 au genre les 2 espèces suivantes : P. termierorum MORZADEC 2001 et P. praestens MORZADEC 2001.

NB : version corrigée après lecture du deuxième article de Mr Morzadec (sur son conseil ;) )

 

1950 Psychopyge elegans nov. gen. nov. sp., G. & H. TERMIER 1950, p.51, planche CCII, fig.2
1959 Psychopyge elegans TERMIER & TERMIER, STRUVE in MOORE, p. O483, fig. 379
1974 Psychopyge elegans G. & H. TERMIER, HOLLARD, p. 14.
1988 Psychopyge elegans G. & H. TERMIER, MORZADEC, planche 2, fig. 6.
1998 Psychopyge elegans G. & H. TERMIER 1950, SCHRAUT, Taf. 1, fig. 5 - 6.
1999 Psychopyge elegans TERMIER & TERMIER, PLODOWSKI et al., p. 49.

 

Description du spécimen :

  • Trilobite presque complet en vue dorsale.
  • Sur gangue.
  • Légère patine donnant une légère couleur marron au trilobite.
  • Parfaitement symétrique.
  • Reconstructions de l'extrémité de l'épine frontale médiane et d'un fragment de la portion antéro-latérale droite de la glabelle.
  • Taille totale : 95 mm.
  • Dévonien.
  • Très nombreuses épines céphaliques, thoraciques et pygidiales dégagées :)
vue complète du spécimen.
Le thorax, le pygidium et les épines.

 

Diagnose :

 

Ordre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Phacopida

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SALTER 1864

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Occurrence : de l'Ordovicien inférieur (Tremadoc) au Dévonian supérieur (Famennien).

  • Céphalon : Proparial (Phacopina et Cheirurina), gonatoparial (Calymenina) ou opisthoparial (Calymenina). Doublure dépourvue de terrasses cuticulaires concentriques.
  • Aire préglabellaire souvent courte ou absente.
  • 4 paires ou moins de sillons glabellaires (parfois fusionnés).
  • Yeux : si présents, type schizochroal (Phacopina) ou holochroal (Cheirurina et Calymenina).
  • Avec plaques rostrales (Calymenina et Cheirurina) ou sans (quelques Phacopina).
  • Hypostome coïncident (tous les sous-ordres), parfois suspendu (quelques Phacopina du dévonien).
  • Carapace généralement granuleuse.
  • Thorax : 8 – 19 segments, parfois distinctement sillonnés.
  • Axis parfois large (Homalonotidae).
  • Pygidium: Typiquement micropygidial (la plupart des Calymenina et des Phacopina), mais variable (par ex. subisopygidial chez Dalmanitoidea et Acastoidea).
  • Peut être lobé ou épineux (Cheirurina, quelque Dalmanitoidea, Acastoidea), ou à terminaison arrondie, avec une forme ronde ou subtriangulaire (Calymenina, Phacopoidea).

Sous-ordre

 

 

 

 

 

Phacopina

 

 

 

 

 

STRUVE 1959

 

 

 

 

 

  • Céphalon : Sutures faciales propariales parfois fusionnées, supramarginales ou marginales en avant de la plaque rostrale.
  • Glabelle s'étendant en avant.
  • Yeux schizochroaux.
  • Hypostome coïncindent, parfois suspendu.
  • Plaque rostrale (parfois absente).
  • Epines génales parfois.
  • Thorax : Généralement 11 segments (10 chez Hollardops).
  • Plèvres présentant des sillons et des facettes articulaires.
  • Extrémités pleurales arrondies, anguleuse ou épineuses.
  • Pygidium : généralement plus petit que le céphalon (mais subisopygidial chez Dalmanitoidea et Acastoidea), à bord lisse ou épineux.

Super-famille

 

 

Acastoiedea

 

 

DELO 1935

 

 

Souvent similaires d'allure générale aux Phacopoidea via une évolution convergente, mais différences portant notamment sur la glabelle.
  • Céphalon : Sillons céphaliques axiaux légèrement à modérément divergents.
  • Lobes glabellaires anterieurs et sillons glabellaires généralement non fusionnés (bien que les sillons puissent être indistincts).
  • Yeux typiquement distants des sillons céphaliques postérieurs, mais pas non plus franchement antérieurs.
  • Larges impressions musculaires auxillaires situées juste en arrière du sillon marginal antérieur, de contour triangulaire.
  • Largeur maximum de la glabelle adjacente aux sillons préglabellaires.
  • Région moyenne de la glabelle dépourvue d'impressions musculaires.
  • Bordure céphalique avec "épaulement".
  • Course convexe latéralement de la bordure génale topographiquement distincte de la courbure de la bordure axiale.
  • Thorax: Terminaisons pleurales émoussées, arrondies ou angulaires, parfois épineuses.
  • Pygidium: Micropyge à subisopyge.
  • Parfois épineux (sous la forme d'épines marginales).
  • Axis pygidial avec sillons transverses apodémal des anneaux antérieurs profonds, et transition abrupte à des sillons transverses d'anneaux en postérieur peu profonds.
  • Diminution coïncidente de l' angle de convergence des sillons axiaux.

Famille

 

 

 

 

 

Acastidae

 

 

 

EDGECOMBE 1993

 

 

 

 

  • Céphalon : Semi-circulaire à subtriangulaire.
  • Bordure céphalique étroite en avant de la glabelle.
  • Sillons dorsaux légèrement à modérément divergents.
  • Sillons glabellaires antérieurs (S3) simples.
  • Sillons médians (S2) modérément profonds.
  • Sillons postérieurs (S1) marqués.
  • Lobes glabellaires latéraux L2 et L3 généralement fusionnés distalement.
  • Champ "musculaire accessoire" possédant parfois des callosités ou calluses (Acastinae).
  • Yeux typiquement distants des sillons postérieurs des joues.
  • Hypostome trapu.
  • Pygidium : Micropyge à subisopyge.
  • Trapu.
  • Semi-circulaire ou subtriangulaire.
  • Courte épine postérieure présente.

Sous-famille

Asteropyginae

DELO 1935

Traditionnellement incluses dans la famille Dalmanitidae, elle est aujourd'hui incluse dans les Acastides. Trilobites majoritairement benthiques.

  • Céphalon : Ressemble superficiellement au dalmanitide Dalmanitides BARRANDE 1853.
  • Glabelle élargie frontalement et incisée par trois paires de sillons glabellaires latéraux.
  • Yeux généralement de grande dimension.
  • Pointes génales plus ou moins développées et souvent en continuité avec la partie postérieure du bord du céphalon.
  • Pygidium : Rachis ne se développant jamais sur la région postérieure de la bordure pygidiale.
  • Généralement 5 paires d'épines latérales (plus rarement 4 ou 6).
  • Epine caudale de forme et de longeur très variable.

Genre

 

Psychopyge

G. & H. TERMIER 1950

Asteropyginæ de grande taille proche du genre Comura (comura) R. & E. RICHTER présentant les caractères suivants :

  • Céphalon : Absence de crête sous oculaire.
  • Pygidium : Contour ogival.
  • 11 à 21 segments rachidiens.
  • Rachis prolongé par une crête postérieurement.
  • Longueur des côtes pleurales augmentant de la 1ère à la 5ème.
  • Sillons interpleuraux s'élargissant abaxialement.

Espèce

elegans

G. & H. TERMIER 1950

  • Céphalon : Très longue pointe médiane antérieure.
  • Pygidium : 18 anneaux portant un tubercule médian
  • 6 paires de côtes pleurales, dont les quatre premières portent un tubercule abaxial.
  • 5 paires d'épines pygidiales latérales dont la longueur augmente de la première à la cinquième.
  • Epine médiane deux fois plus courte que la 5ème paire latérale.

 

Discussion :

Description complémentaire de Psychopyge (D'après MORZADEC 1998) :

Description complémentaire de Psychopyge elegans (attention, importantes modifications par rapport à la version initiale) (D'après MORZADEC 2001) :

Clichés supplémentaires :

 

Céphalon de face. Absence de crête sous oculaire. (signe distinctif d'avec comura)

Remarquez la ligne de suture frontale... et la restauration à droite :)

 

Vue palpébrale du cranidium.

Vue de profil.

 

Vue postéro-latérale droite.
Vue postéro-latérale gauche.

 

 
Spécimen complet. Contrastes difficiles à obtenir, expliquant le peu de détails sur ce cliché.
Détail du pygidium en vue dorsale.

 

Vue latérale oblique du rachis pygidial et de sa terminaison.

 

Clichés originaux :

 

Pygidium en vue dorsale. Spécimen IGR 10287. Coll. Hollard (d'après Morzadec, 1998)

 

Références :

MORZADEC P. 1998. Le genre Psychopyge (Trilobita) dans le Dévonien inférieur du Nord de l'Afrique et l'Ouest de l'Europe. Paleontograph. Abt. A 200 : pp 153 - 161.

MORZADEC P. 2001. Les Trilobites Asteropyginae du Dévonien de l'Anti-Atlas (Maroc) [Asteropyginae Trilobites from the Devonian of the Anti-Atlas (Morocco)]. Paleontograph. Abt. A 262 (1/3) : pp 53 - 85.

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