Treveropyge maura

 

Trilobite très rare du Dévonien du Maroc, ce trilobite a été récemment décrit par Pierre Morzadec à partir d'un unique exemplaire, en 2001 : " Les trilobites Asteropyginae du Dévonien de L'Anti-Atlas (maroc) " (in Paleontographica Abt.A, 262 (1 - 3) : pp 53 - 85). Je remercie sincèrement Mr Renato Rinaldi à qui je dois l'identification initiale de ce spécimen alors que je ne disposais pas encore de la référence bibliographique.

Ce trilobite est malheureusement exemplaire de la préparation de type "marocaine". De longues lignes blanches partent du trilobite, gravées dans la pierre. Si leur valeur esthétique est douteuse, et surtout fatiguent l'oeil, leur valeur scientifique est nulle voire dommageable : les épines et les pointes sont souvent retravaillées, ce qui a immanquablement été le cas ici. De même, les limites antérieures du céphalon se perdent dans la restauration du trilobite...

La deuxième partie de la page est une présentation de Treveropyge berbera, afin d'aider à la différenciation des deux espèces.

2001 Treveropyge maura nov. sp., MORZADEC 2001, p.72, planche 10, fig. 1.

 

Description du spécimen :

  • Trilobite complet en vue dorsale.
  • Sur gangue.
  • Positif et fragment de négatif
  • Yeux superbement préservés.
  • Multiples granulations sur l'ensemble du spécimen.
  • Relief marqué.
  • pygidium discrètement désolidarisé du thorax.
  • Taille totale : 96 mm
  • Dévonien - Emsien supérieur.
  • Maroc.

 

Vue complète du spécimen.
Fragment de négatif et vue de profil.

 

Diagnose :

 

Ordre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Phacopida

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SALTER 1864

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Occurrence : de l'Ordovicien inférieur (Tremadoc) au Dévonian supérieur (Famennien).

  • Céphalon : Proparial (Phacopina et Cheirurina), gonatoparial (Calymenina) ou opisthoparial (Calymenina). Doublure dépourvue de terrasses cuticulaires concentriques.
  • Aire préglabellaire souvent courte ou absente.
  • 4 paires ou moins de sillons glabellaires (parfois fusionnés).
  • Yeux : si présents, type schizochroal (Phacopina) ou holochroal (Cheirurina et Calymenina).
  • Avec plaques rostrales (Calymenina et Cheirurina) ou sans (quelques Phacopina).
  • Hypostome coïncident (tous les sous-ordres), parfois suspendu (quelques Phacopina du dévonien).
  • Carapace généralement granuleuse.
  • Thorax : 8 – 19 segments, parfois distinctement sillonnés.
  • Axis parfois large (Homalonotidae).
  • Pygidium: Typiquement micropygidial (la plupart des Calymenina et des Phacopina), mais variable (par ex. subisopygidial chez Dalmanitoidea et Acastoidea).
  • Peut être lobé ou épineux (Cheirurina, quelque Dalmanitoidea, Acastoidea), ou à terminaison arrondie, avec une forme ronde ou subtriangulaire (Calymenina, Phacopoidea).

Sous-ordre

 

 

 

 

 

Phacopina

 

 

 

 

 

STRUVE 1959

 

 

 

 

 

  • Céphalon : Sutures faciales propariales parfois fusionnées, supramarginales ou marginales en avant de la plaque rostrale.
  • Glabelle s'étendant en avant.
  • Yeux schizochroaux.
  • Hypostome coïncindent, parfois suspendu.
  • Plaque rostrale (parfois absente).
  • Epines génales parfois.
  • Thorax : Généralement 11 segments (10 chez Hollardops).
  • Plèvres présentant des sillons et des facettes articulaires.
  • Extrémités pleurales arrondies, anguleuse ou épineuses.
  • Pygidium : généralement plus petit que le céphalon (mais subisopygidial chez Dalmanitoidea et Acastoidea), à bord lisse ou épineux.

Super-famille

 

 

Acastoiedea

 

 

DELO 1935

 

 

Souvent similaires d'allure générale aux Phacopoidea via une évolution convergente, mais différences portant notamment sur la glabelle.
  • Céphalon : Sillons céphaliques axiaux légèrement à modérément divergents.
  • Lobes glabellaires anterieurs et sillons glabellaires généralement non fusionnés (bien que les sillons puissent être indistincts).
  • Yeux typiquement distants des sillons céphaliques postérieurs, mais pas non plus franchement antérieurs.
  • Larges impressions musculaires auxillaires situées juste en arrière du sillon marginal antérieur, de contour triangulaire.
  • Largeur maximum de la glabelle adjacente aux sillons préglabellaires.
  • Région moyenne de la glabelle dépourvue d'impressions musculaires.
  • Bordure céphalique avec "épaulement".
  • Course convexe latéralement de la bordure génale topographiquement distincte de la courbure de la bordure axiale.
  • Thorax: Terminaisons pleurales émoussées, arrondies ou angulaires, parfois épineuses.
  • Pygidium: Micropyge à subisopyge.
  • Parfois épineux (sous la forme d'épines marginales).
  • Axis pygidial avec sillons transverses apodémal des anneaux antérieurs profonds, et transition abrupte à des sillons transverses d'anneaux en postérieur peu profonds.
  • Diminution coïncidente de l' angle de convergence des sillons axiaux.

Famille

 

 

 

 

 

Acastidae

 

 

 

EDGECOMBE 1993

 

 

 

 

  • Céphalon : Semi-circulaire à subtriangulaire.
  • Bordure céphalique étroite en avant de la glabelle.
  • Sillons dorsaux légèrement à modérément divergents.
  • Sillons glabellaires antérieurs (S3) simples.
  • Sillons médians (S2) modérément profonds.
  • Sillons postérieurs (S1) marqués.
  • Lobes glabellaires latéraux L2 et L3 généralement fusionnés distalement.
  • Champ "musculaire accessoire" possédant parfois des callosités ou calluses (Acastinae).
  • Yeux typiquement distants des sillons postérieurs des joues.
  • Hypostome trapu.
  • Pygidium : Micropyge à subisopyge.
  • Trapu.
  • Semi-circulaire ou subtriangulaire.
  • Courte épine postérieure présente.

Sous-famille

Asteropyginae

DELO 1935

Traditionnellement incluses dans la famille Dalmanitidae, elle est aujourd'hui incluse dans les Acastides. Trilobites majoritairement benthiques.

  • Céphalon : Ressemble superficiellement au dalmanitide Dalmanitides BARRANDE 1853.
  • Glabelle élargie frontalement et incisée par trois paires de sillons glabellaires latéraux.
  • Yeux généralement de grande dimension.
  • Pointes génales plus ou moins développées et souvent en continuité avec la partie postérieure du bord du céphalon.
  • Pygidium : Rachis ne se développant jamais sur la région postérieure de la bordure pygidiale.
  • Généralement 5 paires d'épines latérales (plus rarement 4 ou 6).
  • Epine caudale de forme et de longeur très variable.

Genre

 

Treveropyge (Treveropyge)

STRUVE 1958

  • Céphalon : Sillons dorsaux subparallèles.
  • Glabelle à aire médiane déprimée.
  • Lobes glabellaires L2 et L3 fusionnés abaxialement.
  • Grands yeux réniformes.
  • Angles génaux très larges.
  • Pygidium : Rachis large.
  • Côtes pleurales de type "prorotundifrons"

Espèce

maura

MORZADEC 2001

  • Céphalon : 3 fois plus large que long.
  • Grande surface visuelle avec 31 files dorso-ventrales de lentilles.
  • Pygidium : Grand.
  • 17 anneaux rachidiens.
  • 8 paires de côtes pleurales.
  • Epines pygidiales latérales aussi longues que la côte correspondante.
  • Epine pygidiale médiane très large et courte

Description :

En plus des caractère de la diagnose, on retiendra les points de description suivants (d'après MORZADEC 2001) :

Discussion :

Treveropyge berbera se distingue de Treveropyge maura par un céphalon 2 fois plus large que long, avec une courte pointe antérieure; 34 files dorso-ventrales de lentilles avec 13 lentilles maximum par file; un rachis plus large au thorax; 12 anneaux rachidiens au pygidium sans paires de tubercules médians; des épines pygidiales plates et courtes et une épine médiane plus courte que les latérales.

Clichés supplémentaires :

Le céphalon :

Oeil gauche
Suture frontale droite
Vues sur les fines granulations céphaliques
granulations plus grossières, sous l'exosquelette
le comptage des files dorso-ventrales

Le céphalon présente une portion avec exosquelette et un portion sans, révélant des granulations de taille différentes et des détails parfois mieux visibles sans l'exosquelette, notamment le bord postérieur de la suture frontale.

Le problème du bord antérieur médian du céphalon :

Comme souvent, avec les préparateurs Marocains, qui ont assurément de nombreuses qualités eu égard au matériel de prépartion dont ils disposent la plupart du temps, il apparaît difficile de connaître les contours exacts du trilobite. Par exemple ici, c'est le bord antérieur qui pose problème. Il est censé être légèrement pointu, mais ses contours ont été artificiellement exagérés.

"retouche dont la réalité est douteuse"...

"probable bord antérieur réel du céphalon"

Passez la souris sur les images...

Le thorax :

Il est remarquable par les granulations visibles sur le rachis sous la forme de deux rangées, qui se continueront d'ailleurs sur le pygidium.

Les excroissances pleurales sont nettes, plates, et se terminent avec une pointe effilée.

 

vue du rachis thoracique. Notez les granulations.
Détails des excroissances latérales.

 

Le pygidium :

 

Segmentation de type prorotundifrons.
Pygidium triangulaire.

 

Epine médiane courte.
Limite (ligne blanche) entre l'extrémité réelle et l'extrémité "préparée".

 

Holotypes :

1 - Treveropyge maura :

 

Vue latérale. Carapace complète. Holotype. Coll. P. CATTO. (D'après Morzadec, 2001).

Vue frontale. Carapace complète. Holotype. Coll. P. CATTO. (D'après Morzadec, 2001).

 

Vue dorsale du céphalon. Holotype. Coll. P. CATTO. (D'après Morzadec, 2001).

Vue dorsale du pygidium. Holotype. Coll. P. CATTO. (D'après Morzadec, 2001).

 

2 - Treveropyge berbera :

 

Vue dorsale du céphalon. Carapace complète. Holotype. Coll. P. CATTO. (D'après Morzadec, 2001).

Vue frontale. Holotype. Coll. P. CATTO. (D'après Morzadec, 2001).

 

Vue dorsale du pygidium. Holotype. Coll. P. CATTO. (D'après Morzadec, 2001).

 

Références :

MORZADEC P. 2001. Les Trilobites Asteropyginae du Dévonien de l'Anti-Atlas (Maroc) [Asteropyginae Trilobites from the Devonian of the Anti-Atlas (Morocco)]. Paleontograph. Abt. A 262 (1/3) : pp 53 - 85.

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